En créant le Budapest Festival Orchestra (BFO), le chef Iván Fischer a pu réaliser son rêve. Dès son lancement en 1983, la phalange magyare s’est montrée déterminée à partager la musique au plus haut niveau et à servir un vaste public de multiples façons. Classé parmi les dix meilleures formations au monde, le BFO est un invité régulier des grandes scènes internationales. L’ensemble participe aussi à des productions lyriques, notamment dans le cadre du Vicenza Opera Festival fondé par Iván Fischer en 2018. Dans sa ville de résidence, le BFO s’engage dans un large éventail de projets innovateurs comprenant des concerts destinés à des enfants défavorisés, des concerts de minuit pour jeunes adultes et des programmes communautaires. Le BFO coproduit aussi le festival Bridging Europe avec le Müpa Budapest. FERMER

Chef d’orchestre, compositeur, directeur d’opéra, penseur et pédagogue: Iván Fischer est l’un des musiciens les plus visionnaires du temps présent. Pour parvenir à son objectif de servir la musique, il développe plusieurs nouveaux formats de concert et réforme la structure et la méthode de travail de l’orchestre. Son engagement à la tête du Budapest Festival Orchestra s’est imposé comme l’une des plus grandes réussites musicales de ces quatre dernières décennies. Le chef magyar a fondé nombre de festivals, dont le Budapest Mahlerfest, le festival Bridging Europe et le Vicenza Opera Festival. Il se produit en outre comme chef invité avec des orchestres réputés, dont le Royal Concertgebouw Orchestra. Comme compositeur, il accorde sa préférence au registre vocal avec accompagnement instrumental. FERMER

Le pianiste ukrainien Vadym Kholodenko a débuté sa formation musicale dans sa ville natale de Kiev, avant de poursuivre ses études au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou. Présent sur la scène internationale dès l’âge de 13 ans, il a remporté en 2013 la médaille d’or du prestigieux concours Van Cliburn aux Etats-Unis. Son jeu à la fois raffiné et fougueux, au service d’un immense répertoire, lui vaut d’être un soliste très demandé sur la scène internationale, où il se produit avec les orchestres les plus réputés. Vadym Kholodenko fait aussi valoir son talent comme récitaliste et musicien de chambre ; dans ce registre, il se produit notamment avec la violoniste Alena Baeva, partenaire de nombreux enregistrements. Sa discographie comprend également des concertos de Grieg, Saint-Saëns et Prokofiev. FERMER

Les danses de Brahms n’ont de «hongrois» que le titre. Ces pièces brèves conçues pour piano à quatre mains ont plutôt été inspirées par des mélodies tziganes découvertes par l’entremise du violoniste hongrois Eduard Reményi, le premier partenaire de tournée de Brahms. Le compositeur a d’ailleurs reconnu que ses «Danses hongroises» sont «de vraies petites tziganes de la puszta» qu’il s’est contenté de «mettre en musique». Il a par la suite arrangé certaines de ces 21 danses pour piano à deux mains et en a lui-même orchestré trois. D’autres compositeurs dont Dvorák en ont aussi proposé des versions orchestrales.

Composer des oeuvres de grande envergure dans le sillage de Beethoven? Cette perspective a longtemps intimidé Brahms, au point qu’il a attendu la quarantaine avant de produire sa première symphonie. Avant cela, il s’était essayé à un premier concerto pour piano en ré mineur qui n’a pas d’emblée convaincu. Deux décennies et deux symphonies plus tard, Brahms a signé sa deuxième oeuvre du genre avec l’assurance d’un artiste arrivé à maturité. Le public a réservé un accueil triomphal à cet imposant concerto en quatre mouvements lors de sa création en 1881 à Budapest, avec le compositeur au clavier.

Les vingt ans d’efforts consentis pour produire une première symphonie ont eu sur Brahms un effet libérateur. Sa Symphonie Nº 2 a été écrite d’une traite, le temps d’un séjour estival en Carinthie, où le compositeur a été inspiré par la beauté du cadre bucolique. A l’opposé de la symphonie précédente, l’op. 73 est une oeuvre «gaie et tout à fait innocente» selon Brahms, qui a ajouté en plaisantant que l’oeuvre n’est en fait rien d’autre «qu’une suite de valses». Décriée par certains critiques, cette symphonie a au contraire été saluée par d’autres qui ont relevé les qualités «mozartiennes» de l’oeuvre.