Migros-Pour-cent-culturel-Classics 180°

Au moment de sa création en 1995, le Swedish Chamber Orchestra s’est promis de participer aux célèbres Proms londoniens dans la prochaine décennie. Mission accomplie huit ans plus tard pour cette formation née de la fusion de deux orchestres d’Örebro. Le Danois Thomas Dausgaard a assumé la direction de l’ensemble de 1997 à 2019, avant de céder sa baguette au célèbre clarinettiste et chef d’orchestre suédois Martin Fröst. Chef de file des orchestres de chambre suédois, le Swedish Chamber Orchestra sillonne le monde, du Japon aux Etats-Unis en passant par les grands festivals européens, tout en proposant sa propre saison de concerts à Örebro. Sous la conduite de Martin Fröst, l’ensemble cherche à réinventer la forme du concert classique à travers un spectre artistique élargi et des collaborations innovantes.

Aux côtés de Benny Goodman et Artie Shaw, Martin Fröst a été sacré l’un des plus grands clarinettistes de tous les temps. Lauréat en 2014 du prestigieux Léonie Sonning Music Prize, le musicien suédois cherche constamment à repousser les limites de la musique classique. Il est un ardent défenseur de la musique de son temps et l’interprète d’un large répertoire aux côtés des orchestres les plus réputés de la scène internationale. Il s’est aussi distingué avec des grands projets multimédia, tels que « Genesis » et « Retrotopia », qu’il a présentés en collaboration avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Stockholm. Comme chef d’orchestre, Martin Fröst assure depuis 2019 la direction du Swedish Chamber Orchestra. Il a aussi constitué sa propre fondation, à travers laquelle il favorise l’accès des jeunes à la musique.

Naviguant entre le passé et le présent pour de tisser des liens et renouveler l’expérience du concert, le chef d'orchestre et arrangeur Hans Ek s'est imposé comme une figure incontournable de la scène musicale nordique. Au gré de ses collaborations avec les plus grands orchestres scandinaves, le musicien suédois revisite le répertoire classique tout en explorant des territoires musicaux inattendus. Il excelle dans l'art de l'arrangement et de la composition, façonnant un univers sonore audacieux où dialoguent jazz, électro, musiques populaires et traditions symphoniques. Hans Ek a aussi arrangé la musique de plusieurs films et dirige son propre ensemble Modern Fantazias. Celui-ci a notamment présenté le projet «Trans Europe Express» inspiré par la musique du légendaire groupe Kraftwerk.

« Beethoven Mirrors » est une odyssée acoustique d’une trentaine de minutes, conçue par le célèbre chef d’orchestre, arrangeur et curateur suédois Hans Ek. Cette suite est un hommage à des compositeurs comme Haendel, Mozart, Rameau et d’autres grands compositeurs qui ont influencé Beethoven. La plupart des morceaux interprétés dans leur forme originale, mais l’initiateur du projet a aussi souhaité créer des ponts et des sections de liaison dans le style de la musique de danse électronique, similaire aux groupes Kraftwerk ou Daft Punk, afin d’assurer la continuité et d’associer le langage classique avec une expression contemporaine. Le but de «Mirrors» dans la première moitié du programme est de préparer le public à une expérience d’écoute revivifiée de la symphonie de Beethoven et d’aborder ce chef-d’œuvre avec des oreilles fraîches et une nouvelle perspective.

Fruit d’une collaboration entre les frères Göran et Martin Fröst, la pièce pour clarinette et orchestre intitulée «Nomadic Dances» est un nomade musical, un «Orient Express» sonore à travers le temps et les styles. Des maîtres du passé sont cités, des sonorités populaires refont une apparition pour errer dans les rangs de l’orchestre, interagir, se transformer et résonner dans l’univers. Composé à quatre mains, «Nomadic dances» est la deuxième œuvre commune des frères Fröst, qui ont déjà produit ensemble «D’Tangled».

Wagner avait cru bon surnommer « Apothéose de la danse » la Symphonie Nº 7 de Beethoven : une désignation des plus fantaisistes qui a dû faire retourner l’auteur dans sa tombe, car l’œuvre ne cache aucune intention du genre. Tout au plus fait-elle écho à la situation dans une Europe en attente d’une guerre imminente entre la France et la Russie. Beethoven nourrissait alors des projets pour s’évader de l’Autriche ; sa Symphonie en la majeur peut être perçue comme un reflet de cette soif de liberté. L’ouvrage est dominé de bout en bout par le rythme, qui imprime à chacun des quatre mouvements son caractère propre.