L’Orchestra Mozart a vu le jour en 2004 dans le cadre d’un projet de l’Accademia Filarmonica di Bologna. Pendant sa première décennie, cette formation qui réunit des chefs de pupitre de grands orchestres européens et des jeunes talents était placée sous la direction de Claudio Abbado. Après le décès de ce dernier, l’orchestre a suspendu ses activités deux ans durant. De 2017 à 2027, l’ensemble était un hôte régulier de LuganoMusica pour les concerts de Pâques dirigés par Bernard Haitink. Dirigé depuis 2019 par Daniele Gatti, l’Orchestra Mozart élargit depuis lors son répertoire vers le début du XXe siècle et les œuvres méconnues du XIXe siècle. Depuis 2022, l’orchestre est hôte de Ferrara Musica pour une résidence de trois ans. Il cultive dans ce cadre un important projet dédié à l’intégrale des symphonies de Beethoven, qu’il présente aussi sur d’autres grandes scènes européennes. FERMER

Daniele Gatti a fait ses études au Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan. Il est directeur musical de l'Orchestra Mozart, conseiller artistique du Mahler Chamber Orchestra et chef attitré du Teatro del Maggio Musicale Fiorentino. À partir d'août 2024, il dirigera la Sächsische Staatskapelle Dresden en qualité de chef principal.  Le chef italien a été directeur musical du Teatro dell'Opera à Rome et chef principal l'Orchestre Royal du Concertgebouw à Amsterdam ; il a précédemment occupé des fonctions similaires dans des institutions musicales de renom comme l'Accademia Nazionale di Santa Cecilia, le Royal Philharmonic Orchestra, l'Orchestre National de France, le Royal Opera House de Londres, le Teatro Comunale di Bologna et l'Opernhaus de Zurich.  Il collabore par ailleurs régulièrement avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin, l'Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise et l'Orchestra Filarmonica della Scala. Parmi les productions lyriques les plus marquantes qu’il a dirigées figurent « Falstaff » à Londres, Milan et Amsterdam, « Parsifal » pour l'ouverture du Festival de Bayreuth en 2008 et au Metropolitan Opera de New York ainsi que quatre opéras dans le cadre du Festival de Salzbourg. Des enregistrements d’œuvres de Debussy et Stravinski avec l'Orchestre National de France ont paru chez SONY Classical. Le label « RCO Live » a récemment publié son enregistrement de la « Symphonie fantastique » de Berlioz, la Symphonie Nº 2 de Mahler et un DVD du « Sacre du printemps » de Stravinski couplé avec le « Prélude à l'après-midi d'un faune » et « La mer » de Debussy. FERMER

1806 a été pour Beethoven une année aussi féconde que riche en événements. Après avoir achevé son Concerto pour piano Nº 4 et composé une nouvelle ouverture pour son opéra Léonore, le musicien a enfin reconnu l’évidence de sa surdité et s’est promis de ne plus en faire un secret. Redoublant d’activité et faisant preuve d’une nouvelle maîtrise de sa personne, Beethoven a enchaîné avec ses 32 Variations sur un thème original, son Concerto pour violon et sa Symphonie Nº 4, composée d’une traite au cours de l’été 1806. Le compositeur a lui-même dit de cette œuvre qu’elle est «déboutonnée»: l’humour est présent dès le premier mouvement, malgré une entrée crépusculaire au gré d’une longue introduction lente. Selon Berlioz, l’Adagio «surpasse tout ce que l’imaginaire pourra jamais rêver de tendresse et de pure volupté», alors que le double scherzo qui suit fait à nouveau valoir un caractère enjoué. La symphonie s’achève avec un bref Finale d’une légèreté insouciante et tournoyante.

«Symphonie pastorale, ou souvenir de la vie champêtre»: c’est sous ce titre que la Symphonie Nº 6 de Beethoven a paru en 1809, même si le compositeur s’est défendu d’avoir voulu faire un portrait musical de la nature: «Tout spectacle perd à vouloir être reproduit trop fidèlement dans une composition musicale» a-t-il noté dans ses esquisses. Les sous-titres donnés par le musicien à chacun des cinq mouvements correspondent non moins à un programme narratif. Le morceau initial a sans doute été inspiré par un air populaire de Bohême, alors que le compositeur a précisé les noms des oiseaux évoqués dans la «Scène au bord du ruisseau». Un Ländler typiquement autrichien résonne dans le troisième mouvement, tandis que l’«Orage» reprend un motif que Beethoven avait déjà utilisé dans ses «Créatures de Prométhée». Le «Chant des pâtres» qui conclut la symphonie est un mouvement à variations dont le thème est développé à partir du célèbre «Ranz des vaches».