À chaque répertoire ses instruments historiques appropriés: tel est le but de l’orchestre fondé en 2003 par François-Xavier Roth. Réunissant des musiciens d’une nouvelle génération, cette formation met en perspective plusieurs siècles de création musicale de façon pertinente et inattendue. Cette démarche historique est notamment mise en valeur dans le répertoire français. En résidence à l’Atelier lyrique de Tourcoing et artiste associé à la Cité de la musique de Soissons, Les Siècles se produisent aussi sur les principales scènes françaises et internationales. Par ailleurs, ils proposent régulièrement des actions pédagogiques dans les écoles, les hôpitaux ou les prisons. L’ensemble a aussi été l’acteur principal de l’émission de télévision «Presto» vue par des millions de téléspectateurs français. FERMER

François-Xavier Roth s’impose comme l’un des chefs d’orchestre les plus charismatiques et entreprenants de sa génération. Depuis 2015, le musicien français est directeur général de la musique de la Ville de Cologne, poste qui réunit la direction artistique de l’Opéra et de l’Orchestre du Gürzenich. Il est par ailleurs chef invité principal du London Symphony Orchestra et directeur artistique de l’Atelier lyrique de Tourcoing depuis 2019. Le fondateur de l’orchestre Les Siècles collabore en outre avec des formations de réputation internationale à titre de chef invité. Ardent défenseur de la musique de son temps, François- Xavier Roth a dirigé nombre d’oeuvres en création et parraine des jeunes compositeurs. Il se consacre aussi à la médiation musicale dans le but de toucher un plus large public. FERMER

La carrière internationale de Marie Nicole Lemieux a pris son essor en 2000, lorsque la contralto est devenue la première Canadienne à remporter le Premier prix ainsi que le Prix spécial du Lied au prestigieux Concours Reine Elisabeth de Belgique. Ces distinctions ont propulsé cette artiste formée aux conservatoires de Chicoutimi (Québec) et de Montréal sur le devant des grandes scènes lyriques, où sa voix ample et son rayonnement lui permettent de triompher dans un répertoire qui s’étend du baroque au XIXe siècle. Elle est aussi invitée à chanter le grand répertoire symphonique avec les orchestres les plus réputés. L’étendue de sa palette vocale lui vaut par ailleurs d’être une récitaliste hors pair, reconnue pour ses interprétations de la mélodie française et russe, ainsi que du Lied allemand. FERMER

Le ténor britannique Andrew Staples a débuté son parcours musical comme choriste à la cathédrale Saint-Paul de Londres. Il a par la suite étudié au King’s College de Cambridge, au Royal College of Music et au Benjamin Britten International Opera School, où il a fait ses premières expériences scéniques. Sa carrière s’est dès lors poursuivie tant dans le registre lyrique que le répertoire concertant. Il est l’invité des plus grandes maisons d’opéra comme Covent Garden à Londres, le Théâtre National de Prague, La Monnaie de Bruxelles, le Theater an der Wien ou le Met de New York. Sur la scène de concert, il se produit régulièrement avec des chefs renommés comme Sir Simon Rattle ou Daniel Harding. Andrew Staples s’adonne aussi à la mise en scène d’opéra, aux films musicaux et à la photographie. FERMER

A la fois organiste, compositeur et homme de théâtre, Jean-Philippe Rameau s’est imposé comme le plus grand musicien français du XVIIIe siècle. Passé le cap de la cinquantaine, il a trouvé sa voie sur la scène lyrique et a dès lors enrichi le répertoire de plusieurs dizaines d’ouvrages couvrant tous les genres de l’époque, de la tragédie à l’opéra-comique en passant par des pastorales et des opéras-ballets. «Les Indes Galantes» appartiennent à cette dernière catégorie, portée à son apogée par Rameau. Créé à Paris en 1735, l’ouvrage scénique comprend un prologue et quatre petits drames indépendants ponctués de nombreuses danses. Ces rigaudons, menuets et autres gavottes sont réunis dans cette suite orchestrale qui met en valeur le traitement instrumental très innovateur du compositeur français.

En 1907, le destin a par trois fois durement frappé Mahler: après le décès de sa fille aînée et la découverte de sa maladie cardiaque, il doit démissionner de son poste de directeur de l’Opéra de Vienne. C’est dans la tourmente de cette crise personnelle qu’il a conçu, durant l’été 1908, «Le Chant de la terre», cycle vocal en six mouvements basé sur des poèmes chinois traduits en allemand. Cette «Symphonie pour ténor, alto et orchestre» signe un adieu au monde des mortels. Mahler y a mis «toute sa souffrance et toutes ses peurs» selon son épouse Alma. Superstitieux de nature, le compositeur s’est refusé à désigner l’ouvrage comme sa Neuvième Symphonie, un chiffre que d’illustres prédécesseurs comme Beethoven, Schubert et Bruckner n’avaient pas tout à fait atteint ou dépassé.