Début de la prévente des billets
4 juin 2025 (ZH, BE)
25 août 2025 (GE)
***
Voyage nordique
Des paysages sonores d’Islande aux élans nationalistes du Finlandais Sibelius, en passant par l’Angleterre d’entre-deux-guerres d’Elgar et une performance de musique islandaise par un duo du terroir : un concert où les âmes du Nord racontent le monde. Celui de l’Islandaise Anna Thorvaldsdottir est centré sur l’énergie primordiale, alors que Sibelius a su faire naître une identité nationale avec sa Symphonie Nº 2. Entre deux, le Concerto pour violoncelle d’Elgar est une réflexion mélancolique sur la beauté terrestre.
VE, 20*03*26
GENÈVE, À 19 H 30
SA, 21*03*26
BERNE, À 19 H 30
DI, 22*03*26
ZURICH, À 18 H
Au seuil du cercle arctique, la tradition musicale classique ne s’est implantée qu’au XXe siècle. Un petit orchestre a commencé à donner des concerts à Reykjavik dans les années 1920, mais ce n’est qu’en 1950 que le Iceland Symphony Orchestra a été créé. L’ensemble s’est depuis lors imposé sur les grandes scènes internationales et a produit de remarquables enregistrements, consacrés notamment à Sibelius, Vincent d’Indy, Charles Gounod et au compositeur islandais Jón Leifs. Dans le spectaculaire centre culturel Harpa de Reykjavik, l’orchestre présente saison une saison symphonique, des rendez-vous musicaux pour les jeunes et des concerts dédiés à la musique contemporaine. La Finlandaise Eva Ollikainen est cheffe attitrée et directrice artistique de l’orchestre depuis 2020, alors que Vladimir Ashkenazy en est le « Conductor Laureate ».
La Finlandaise Eva Ollikainen compte parmi les musiciens scandinaves de talent formés par Leif Segerstam et Jorma Panula à l’Académie Sibelius de Helsinki. Lauréate du Concours de direction Jorma Panula à l’âge de 21 ans, elle s’est ensuite perfectionnée auprès de Bernard Haitink et Herbert Blomstedt au Tanglewood Music Center. Elle n’a pas tardé à travailler avec les grands orchestres scandinaves et d’autres phalanges de renom de la scène internationale. Eva Ollikainen entretient de longue date une proche collaboration avec le Iceland Symphony Orchestra, dont elle assure la direction musicale depuis 2020. Elle accorde un vif intérêt pour la musique contemporaine et entretient une étroite relation artistique avec la compositrice islandaise Anna Thorvaldsdottir. En 2021, elle a créé le Iceland Symphony Conducting Academy.
« Un violoncelliste remarquable » qui atteint la « perfection absolue » : les critiques ne tarissent pas d’éloges pour décrire Kian Soltani, musicien né à Bregenz dans une famille de musiciens persans. Élève d’Ivan Monighetti à l’Académie de musique de Bâle, il s’est ensuite perfectionné à l’Académie Kronberg en Allemagne grâce à une bourse de la Fondation Anne-Sophie Mutter. Ce lauréat du Concours Paulo de Helsinki (2013) et du Credit Suisse Young Artist Award (2017) associe une technique remarquable à une grande puissance expressive et une présence scénique charismatique, ce qui lui vaut d’être l’invité de nombreux orchestres réputés et des plus grands festivals. Durant la saison 2023/24, il était « Focus Artist » à l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich. Depuis 2023, il est également professeur à l’Université des Arts de Vienne.
Introduction à «Archora» avec Anna Thorvaldsdóttir (env. 5’)
Dans son Islande natale, Anna Thorvaldsdottir a grandi à la fois avec les chants traditionnels et la musique électronique. La compositrice s’est toutefois prise de passion pour l’orchestre : vaste terrain d’exploration sonore où cette tête de file de la « sonorité nordique » se plaît à travailler la masse et la densité. « Archora » – fruit d’une commande de plusieurs grands orchestres internationaux – s’impose depuis sa création aux Proms londoniens en 2022 comme une fascinante expérience immersive. « C’est une pièce centrée sur la notion d’énergie primordiale et d’un monde parallèle » résume la compositrice.
Peu avant sa mort, Edward Elgar a prévenu un ami qu’il reviendrait après sa décès siffler une mélodie sur les collines de Malvern. Cette mélodie, c’était le premier thème du Concerto pour violoncelle, dernière œuvre d’envergure du compositeur anglais. Écrit dans le sillage de la Première guerre mondiale, cet ouvrage calqué sur un format symphonique en quatre mouvements est un poignant dialogue intérieur. « C’est la réflexion mélancolique d’un esprit éclairé sur la beauté terrestre » a résumé un critique londonien au lendemain de la création en 1919 de ce fleuron du répertoire pour violoncelle.
Avec ses mélodies faciles à retenir et son caractère à la fois pastoral et héroïque, l’op. 43 est la moins complexe et la plus populaire des symphonies de Sibelius. Italienne de naissance – puisque Sibelius l’a composée en 1901 lors d’un séjour transalpin – cette œuvre a non moins été adoptée en Finlande dès sa création comme un chant de combat contre l’oppresseur russe et l’expression musicale d’une identité nationale. Le compositeur a lui-même décrit cette œuvre magistrale comme une « confession de l’âme ». Le succès de ce manifeste politique a rapidement dépassé les frontières de la Finlande.