Fondée en 2009, la Filarmónica Joven de Colombia s’est rapidement hissée parmi les meilleures formations de jeunes de la scène internationale. Elle entretient des liens étroits avec plusieurs orchestres américains et européens de renom. La centaine de membres de la phalange, âgés de 16 à 24 ans, sont issus pour la plupart de Batuta, système colombien d’éducation musicale ouvert à toutes les couches de la population. Sous la direction de son chef titulaire Andrés Orozco-Estrada, l’orchestre propose une approche innovatrice pour renforcer des projets de vie dans le domaine artistique et développer des compétences multiples, tout en privilégiant un niveau de qualité élevé. Au cours de sa première décennie, la Filarmónica Joven de Colombia a pu stimuler la carrière professionnelle de quelque 600 jeunes. FERMER

Énergie, élégance et esprit: trois vocables qui distinguent le musicien colombien Andrés Orozco-Estrada. Natif de Medellín, il a commencé dans sa ville natale sa formation de violoniste et de chef d’orchestre, avant de se perfectionner à Bogota puis à Vienne. Près des débuts en Autriche, il assume la direction de l’Orchestre Symphonique de la Radio de Francfort (2014—2021), de l’Orchestre Symphonique de Houston (2014 —2022) et celle du Wiener Symphoniker (2020 —2022). Il est aussi très demandé comme chef invité par les grandes formations symphoniques d’Europe et des Etats-Unis et dirige régulièrement le répertoire lyrique, notamment au Staatsoper Berlin et au Festival de Salzbourg. Andrés Orozco-Estrada vient d’entrer en fonction comme professeur de direction à l’Université de musique de Vienne. FERMER

Musicienne précoce, Hilary Hahn a été admise à l’âge de 10 ans au Curtis Institute de Philadelphie, où elle a suivi l’enseignement de Jascha Brodsky, le dernier élève d’Ysaÿe. La violoniste américaine s’est par la suite perfectionnée auprès de Jaime Laredo. Sa carrière internationale a débuté alors qu’elle était encore adolescente. Hilary Hahn s’est rapidement imposée par sa virtuosité, ses interprétations expansives et sa créativité. Elle s’emploie notamment à partager la musique avec un large public dans des contextes les plus surprenants comme des concerts parents-bébés ou des groupes de yoga. Grande adepte des oeuvres de Bach, elle a aussi créé nombre d’oeuvres composées à son intention (par Rautavaara, Auerbach et García Abril) tout en se produisant parfois dans le registre du «crossover». FERMER

Mendelssohn a toujours été fasciné par le violon. À l’âge de 13 ans, il compose son premier concerto pour cet instrument. Celui en mi mineur, sa dernière et plus importante contribution au registre concertant, a été conçu quinze ans plus tard. Tout au long de son travail, le compositeur a été conseillé par le violoniste Ferdinand David, un ami de jeunesse qui est aussi le dédicataire de l’ouvrage. Ce concerto va à l’encontre des pratiques hautement virtuoses de l’époque, que Mendelssohn n’aimait guère. L’oeuvre exige plutôt une interprétation en profondeur et un style très sobre. Tout au long des trois mouvements qui s’enchaînent sans interruption, le discours du soliste est parfaitement intégré à la trame symphonique. Le concerto a remporté un grand succès dès sa création à Leipzig en 1845.

Tout au long de sa carrière, Chostakovitch a été tour à tour adulé et sévèrement réprimé par le régime soviétique. Son oeuvre offre donc un reflet de ce double visage. La Symphonie Nº 5 en ré mineur — qui compte aujourd’hui parmi les pages symphoniques les plus populaires du compositeur russe — est précisément la réponse du musicien au rejet de son deuxième opéra «Lady Macbeth de Mtsensk», créé en 1934 à Léningrad. Trois ans plus tard, Chostakovitch a conçu une symphonie plus consensuelle, tout au moins en apparence. Cette oeuvre abstraite évite tous les excès qui ont entaché la symphonie précédente et renoue avec une architecture classique en quatre mouvements. Elle dégage néanmoins une toute puissance dramatique dont le paroxysme est atteint dans le sombre et méditatif troisième mouvement.