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L’orchestre fondé en 2005 par le chef britannique Nicholas Collon a révolutionné le format du concert classique avec des programmes joués sans partitions et des productions de « théâtre orchestral » qui défient les frontières séparant les genres musicaux. Cette phalange basée à Londres s’est rapidement classée parmi les meilleurs orchestres de chambre européens. Ensemble en résidence au Southbank Centre et au Kings Place dans la capitale britannique, l’orchestre se produit aussi régulièrement sur les scènes internationales. Sa devise « de la musique d’orchestre pour tout le monde » l’a conduit à développer une large palette d’activités destinées aux familles et aux enfants. L’ensemble a aussi lancé en 2022 un programme pédagogique en ligne visant à encourager les activités musicales dans l’enseignement primaire.

Un communicateur-né, un concepteur de programmes des plus innovateurs et un interprète inspiré et raffiné d’un large répertoire : avec de telles qualités, le chef britannique Nicolas Collon s’est imposé comme un artiste exceptionnel sur la scène internationale. Fondateur et chef attitré de l’Aurora Orchestra depuis 2005, il est aussi à la tête de l’Orchestre Symphonique de la Radio Finlandaise depuis 2021. Cet altiste et organiste de formation mène aussi une intense carrière internationale comme chef invité et s’impose dans le répertoire lyrique, notamment au English National Opera, au Welsh National Opera et aux festivals de Glyndebourne et d’Aldeburgh. Ardent défenseur de la musique de son temps, il a dirigé à ce jour plus de 250 nouvelles œuvres de compositeurs de renom et a dédié de nombreux enregistrements à ce répertoire.

Côté pile, un pianiste dans la pure tradition classique, formé à l’Université de Tokyo, puis à l’IRCAM de Paris sous la conduite de Jean-Marc Luisada. Quelques distinctions – il remporte le concours PTNA au Japon et atteint la demi-finale du Concours Chopin de Varsovie en 2021 – et des engagements au plus haut niveau propulsent l’artiste nippon dans le circuit des jeunes musiciens les plus en vue sur la scène internationale. Côté face, un Youtubeur qui totalise 1,4 millions d’abonnés sur sa chaîne Cateen, où ce virtuose de l’impro (par ailleurs porteur d’un master en ingénierie) s’amuse à poster du jazz, de la pop et autres musiques d’animes. Hayato Sumino a fait de la fantaisie et de l’éclectisme sa marque de fabrique, à l’image de son récent album Human Universe, où Bach et Chopin – ses compositeurs de prédilection – côtoient des arrangements de son cru.

Le compositeur américain John Adams a écrit « Short Ride in a Fast Machine » en 1986 à la demande de l'Orchestre symphonique de Pittsburgh pour l'ouverture du Great Woods Summer Festival à Mansfield. Il s'agit d'une fanfare qui, comme son titre l'indique, mise tout sur la décharge d'énergie. Trois coups sur le bloc de bois marquent le « rythme » auquel tout se soumet ; il n'y a pas de motifs traditionnels ni même de thèmes, seulement des impulsions rythmiques, des signaux, des phrases toutes faites et quelques « trébuchements » malicieux. Ce n'est que vers la fin que les trompettes et les trombones entrent en jeu dans le style d'une fanfare.

« Qu’est-ce que la musique américaine ? » Un titre alléchant de concert annoncé par le chef Paul Whiteman, qui comptait sur un concerto de Gershwin avant même d’avoir passé commande à l’intéressé ! Le musicien relève non moins le défi et réalise un « kaléidoscope de l’Amérique, de notre vaste melting pot, de notre pep national inégalé, de notre folie métropolitaine » Le compositeur prend place au clavier en février 1924 pour la création new-yorkaise dans une version pour orchestre jazz. La version symphonique suit deux ans plus tard et continue à s’imposer comme l’une des fusions les plus créatives du classique et du jazz.

Nicholas Collon et Tom Service commentent le «Sacre du printemps» de Stravinski (env. 15’)

Un grand rituel païen, où les vieux sages observent la danse à mort d’une jeune fille sacrifiée : c’est le spectacle que Stravinski a entrevu dans son imagination au printemps 1910 et qui a donné naissance à l’une des œuvres musicales les plus marquantes du XX^e siècle. La composition de l’ouvrage s’est largement déroulée sur les bords du Léman, à Clarens. L’imprésario Diaghilev, destinataire de ce projet, a confié la chorégraphie à Vaslav Nijinski, danseur-étoile des Ballets russes. La création du ballet, le 29 mai 1913 à Paris, reste l’un des scandales les plus mémorables de l’histoire musicale.