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4 juin 2025

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Carmina Burana – Les plaisirs de la vie

Dans un vieux manuscrit médiéval, on célèbre les plaisirs de la vie : l’amour, le vin, la nature. Quoi de mieux pour en tirer une grande fresque chorale aux rythmes endiablés et aux mélodies enflammées. Carl Orff a réuni dans ses « Carmina Burana » tous les ingrédients d’une œuvre pleine de vie qui a connu un succès immédiat auprès des formations chorales. Celle réunie pour ce concert lucernois associe des choristes amateurs aux musiciens professionnels : magnifique expérience de partage qui promet des moments électrisants.

Depuis 1888, le Gürzenich Orchester Köln défend son statut d’orchestre de la Ville de Cologne. L’ensemble doit son nom à l’ancienne salle de concert où il était en résidence jusqu’en 1986. Il propose depuis lors ses concerts symphoniques à la Kölner Philharmonie et participe aux productions lyriques de l’Opéra de Cologne. La formation s’efforce aussi d’être « l’orchestre de tous » en déployant une large palette d’initiatives musicales en-dehors de la salle de concert. Elle a en outre instauré un orchestre et un chœur de citoyens pour inclure des musiciens amateurs à ses concerts. Tout au long de son histoire, le Gürzenich Orchester Köln a présenté des œuvres en création mondiale. Certaines d’entre elles sont devenues des piliers du répertoire, comme le Double concerto pour violon et violoncelle de Brahms ou la Symphonie Nº 5 de Mahler.

Pour ses projets de musique chorale, le Gürzenich Orchester Köln a l’habitude de travailler avec le Kölner Kammerchor, formation créée en 1970 qui a gagné sa place sur les grandes scènes allemandes et internationales. Ces chanteurs professionnels ne sont pas les seuls à partager la scène avec l’orchestre colonais : le Gürzenich Orchester Köln a aussi fait appel aux choristes amateurs pour constituer un « chœur citoyen » appelé à travailler les grandes œuvres du répertoire aux côtés des musiciens et chanteurs professionnels. Un tel chœur mixte se joint à cette tournée et se mêlera en Suisse centrale à la Luzerner Kantorei, un chœur d’enfants et de jeunes rompu aux chef-d’œuvre du répertoire choral depuis plus de trois décennies.

Énergie, élégance et esprit: trois vocables qui distinguent le musicien colombien Andrés Orozco-Estrada. Ce natif de Medellín a débuté sa formation musicale dans sa ville natale, avant de se perfectionner comme chef d’orchestre à Bogota puis à Vienne. Après des débuts en Autriche, il a successivement dirigé l’Orchestre Symphonique de la Radio de Francfort, l’Orchestre Symphonique de Houston et de l’Orchestre Symphonique de Vienne. Chef attitré de l’Orchestre Symphonique National de la RAI depuis 2023, il entre en fonction comme Kapellmeister du Gürzenich Orchester Köln dès la saison 2025/26. Andrés Orozco-Estrada est aussi très demandé comme chef invité par les grandes formations symphoniques d’Europe et des Etats-Unis et dirige régulièrement le répertoire lyrique. Il est par ailleurs professeur de direction à l’Université de musique de Vienne.

La soprano lettone Annija Adamsone a débuté sa formation musicale à l’école chorale de la Cathédrale de Riga, avant de poursuivre sa formation à l’Académie de musique Jāzeps Vītols. Elle a ensuite pris le chemin de l’Allemagne pour se perfectionner à Stuttgart. Annija Adamsone mène une riche carrière sur les scènes allemandes et lettones, que ce soit dans le registre de l’opéra ou de l’oratorio. Elle a déjà chanté à plusieurs reprises la partie de soprano dans les Carmina Burana, notamment à la Elbphilharmonie de Hambourg. Membre de la troupe du Théâtre de Trier, elle y a dernièrement interprété les rôles d’Adèle, Despina, Zerbinetta et Adina. La jeune soprano a reçu plusieurs distinctions, dont le titre de « Nouvelle artiste de l’année 2024 » décerné dans le cadre du Grand Music Award de Lettonie.

Salué comme l’un des ténors les plus en vue de la scène internationale, le chanteur germano-canadien Michael Schade est un invité régulier des grandes scènes lyriques d’Europe et du continent nord-américain. Il entretient notamment une collaboration étroite avec l’Opéra de Vienne et le Festival de Salzbourg. Son large répertoire concertant s’étend de Bach à Mahler, ce qui lui a vaut de se produire sous la direction des plus grands chefs d’orchestre. Parmi ceux-ci a figuré Nikolaus Harnoncourt, avec lequel Michael Schade a réalisé de nombreux enregistrements. Le Lied occupe aussi une place de son choix dans le répertoire du ténor, qui a reçu le titre prestigieux de «Kammersänger» autrichien en 2007. Depuis 2014, il est le directeur artistique des Journées baroques de Melk, ne Basse-Autriche.

D’ascendance hongroise, Michael Nagy a commencé sa formation musicale au sein du chœur de garçons Hymnus de Stuttgart. Il a ensuite fait des études de chant et de direction à Mannheim et Sarrebruck. D’abord engagé dans la troupe du Komische Oper Berlin, il a ensuite rejoint l’Opéra de Francfort où il a élargi son répertoire en interprétant de nombreux rôles. Michael Nagy est désormais un invité très apprécié sur les grandes scènes lyriques internationales et dans les salles de concert, où il a contribué à plusieurs créations mondiales («Wanderwelle» de Hèctor Parra, «Piogge diverse» de Sciarrino) et chante en compagnie des orchestres les plus réputés. Avec le Sinfonieorchester Basel, il a participé à la redécouverte de l’oratorio «Weissagung und Erfüllung» du compositeur suisse Hans Huber.

L’amour, le vin, la nature : tels sont les plaisirs de la vie célébrés dans un manuscrit médiéval découvert dans un monastère bavarois en 1803. Le compositeur allemand Carl Orff a choisi vingt-quatre de ces textes, rédigés en latin, en moyen haut allemand et en ancien français par des moines et des étudiants itinérants. Il les a regroupés en trois volets – Le Printemps, À la taverne et Cours d’amour – pour en faire une puissante œuvre chorale encadrée de part et d’autre par une pièce appelant la fortune. Rythmes vigoureux, mélodies envoûtantes, orchestration spectaculaire : Orff a réuni tous les ingrédients d’une saisissante fresque musicale pleine de vie, de révolte, de parodie et de jouissance. L’ouvrage a connu dès sa création en 1937 à Francfort un succès immédiat, jamais démenti depuis.